Et voilà, on est le 21 juin, premier jour de l’été. Je suis en congé depuis plus d’une semaine, 39 SA et 2 jours. On attend patiemment ton arrivée alors que ton grand frère était déjà arrivé depuis plus de 2 semaines au même terme.

Ce matin, comme tous les jours, je dépose le grand frère à la crèche. Il me fait un énorme câlin sur le chemin, chose très rare. Moi, j’ai rendez-vous avec ma gynécologue et après-midi je vais faire un monitoring. Ça y est, c’est mon tour chez la gynécologue. On rigole, « non toujours pas grand chose comme contractions, on attend ». Elle m’examine et fait de grands yeux, me regarde… « Vous êtes sûre que vous n’avez pas de contractions, que vous ne sentez rien? » et moi de répondre que je sens bien quelques petites douleurs de règles mais vraiment pas grand chose. Elle m’explique alors que mon col est déjà ouvert à 3 cm avec une poche des eaux bombante et un col très court, presque effacé. Elle hésite à m’envoyer directement à la maternité vu que j’ai accouché très vite (2h30 en tout) pour mon premier. On décide finalement d’attendre mon monitoring de 12h30 vu que c’est dans 2h. Moi je rentre chez moi, j’appelle mon mari pour qu’il rentre car ce sera certainement pour aujourd’hui ou au plus tard demain!! Je m’installe dans le divan et je surfe sur internet en attendant le retour de chéri. D’ailleurs je commence à ressentir des petites contractions tout compte fait.

Retour de chéri… On hésite à aller directement à la maternité plutôt que d’attendre mon monitoring de 12h30 (il n’y a plus de maternité dans l’hôpital de ma ville mais ils font toujours le suivi de grossesse et gynéco). Finalement, on choisi de ne pas attendre et d’annuler le monitoring pour aller directement à la maternité à 20 minutes de route. On arrive, on patiente encore bien 20 minutes dans la salle d’attente avant qu’on me branche quand même à un monitoring 2h et là… rien, je ressens bien des petites vagues mais tellement légères qu’on voit quasi rien sur le monitoring! On me fera un examen du col aussi… je suis passée à 5 cm en quelques heures. A ce moment-là on me dit que ça peut durer encore longtemps et qu’il vaut mieux rentrer chez nous. Il est 17h environ. On hésite à balader dans le coin ou vraiment rentrer. On choisi de rentrer chez nous (c’est reparti pour 20 minutes de route). C’est l’occasion de revoir une dernière fois avant la naissance mon grand garçon de 2 ans et demi. Il mangera des sandwichs sur mes genoux (plus aucune contraction bien sûr) et il choisi de partir dormir chez Papili et Mamili. On fait son sac et il part avec ses grands parents, avec le sourire. C’est à peine s’il se retourne. J’en reste pantoise, lui qui déteste les séparations depuis toujours! (et tout se passera très bien pour lui, nuit sans aucun réveil, la classe). Nous on mange un morceau et on vérifie qu’on n’a rien oublié. Je m’installe sur mon ballon en attendant le retour des contractions. Je commence à les sentir même si en soufflant tranquillement c’est tout à fait gérable. J’en ai environ toutes les 5-10 minutes pendant 40 minutes. On décide de retourner à la maternité.

(C’est reparti pour 20 minutes de route et cette fois les bosses sont franchement désagréables). Retour au monitoring, et cette fois il y a bien une petite activité mais ça reste léger. Examen, je suis à 6 cm. Ça n’avance vraiment pas vite. Ce sera un accouchement totalement différent de mon premier! On me propose plusieurs options mais en tout cas on nous garde pour la nuit car on sait que j’accouche vite quand ça démarre et que je suis quand même à 6 cm et que ça a un peu avancé… On nous installe dans une chambre en attendant car il y a beaucoup d’accouchements en cours et on nous oublie là jusque minuit. J’essaye de dormir mais avec une contraction toutes les 5-10 minutes ça marche pas. Je souffle tranquillement et je patiente. Vers minuit, une sage-femme débarque dans la chambre (chéri dormait bien lui) et nous propose de déménager en salle d’accouchement (mon col est toujours à 6 cm). On déménage donc et là on me propose soit d’attendre encore, soit de me mettre une perfusion de syntocinon pour augmenter les contractions et démarrer vraiment l’accouchement. On choisi d’attendre encore un peu, surtout qu’il y a toujours effervescence dans les autres salles d’accouchement visiblement. On nous laissera tranquille toute la nuit jusque 4h00-4h30 je ne sais plus exactement. Moi je commence à avoir bien mal sur chaque contraction (toutes les 5-10 minutes toujours). Si je reste debout ça contracte de plus en plus fort, si je m’assied sur le ballon ou me couche plus rien… Au bout de 3h à ce rythme, j’avoue que je fatigue. Chéri s’installe dans le fauteuil et s’endort. Je gère avec musique douce et peu de lumière. A 4h30, la sage-femme revient pour voir comment ça va et m’examiner… Quelle déception, je suis toujours à 6 cm, j’y comprend trop rien! On me met le monitoring pour voir mais tout va bien. A 5h on décide qu’il faut faire quelque chose et on me met la perfusion de syntocinon.
Et voilà, je le savais, quand on injecte du synto ça devient plus difficile… Il ne faut pas 10 minutes pour que je sente clairement la différence! Je me met à râler, à faire des ohhhhh, des aaaahhhhhh, des aïe aïe. Je me couche, sur le côté sur mon coussin d’allaitement et je le serre très fort à chaque contraction. Elles s’enchaînent cette fois et sont de plus en plus longues et de plus en plus fortes. Cette fois ça n’a plus rien à voir, j’ai vraiment très très mal. Je me rappelle un truc de ma sage-femme : ne pas serrer les fesses et compter jusqu’à la fin de la contraction ou suivre la vague… Je fais ce que je peux pour gérer mais les sons sortent tout seul de ma bouche, c’est vraiment très dur. Je demande à chéri de rappeler la sage-femme que ça fait vraiment très très mal. Elle arrive et m’examine. J’en suis à 8 cm.

Et voilà, là ça s’enchaîne non stop. Je ne veux plus que mon chéri bouge. Je veux juste sentir sa présence et… qu’il appelle la sage-femme. Elle revient et je lui dit que j’ai très mal. Je perds un peu pied là.Elle s’installe quelques minutes à côté de moi et m’incite à respirer et souffler calmement. Ça m’aide un peu mais à chaque contraction (il n’y a plus que quelques minutes entre chaque) je m’enfouis dans mon coussin et je crie de plus en plus fort… La sage-femme repart. Et pourtant, avant qu’elle ne parte, je lui dit clairement « je crois que ça commence à pousser ». J’enchaîne encore quelques contractions (aucune idée de combien) et là je panique… je hurle à chéri que ça pouuuuuuusssse, qu’il faut qu’il appelle viiiiiitttte…. Il appuie sur le bouton… Je commence à pousser, c’est irrépressible! Toujours personne. Je crois que chéri à martyrisé le bouton. On est toujours qu’à deux… Je jette mon coussin d’allaitement hors du lit et je dis à chéri que j’ai rompu la poche des eaux. Il regarde et me dit « y a rien »… Contraction… La poche explose littéralement sur la table d’accouchement ça pooouuuuuussssse. Je panique là. Je nous vois accoucher seuls. Je répète en boucle « le bébé, le bébé arrive ». Je mets ma main (on sait jamais mdr). Je suis toujours couchée sur le côté. C’est à ce moment que la sage-femme arrive, voit la situation. Appelle la gynéco de garde (qui doit être quelque part dans le couloir…) et je me rappellerai toute ma vie sa phrase « Je ne sais pas où vous êtes mais votre patiente accouche MAINTENANT TOUT DE SUITE ». Elle jette littéralement le téléphone sur la table, attrape ses gants… Les deux gynéco arrivent (l’assistante et ma gynéco qui était de garde). On me demande de remonter sur la table (pour retirer le bas de cette fameuse table…). Je peux paaaaas. On me dit de me remettre sur le dos, je me jette sur le dos et…La tête sort. On me dit de ne pas pousser « je peuuuuux paaaaas ça pousse ». Et le corps sort. Je l’attrape sous les aisselles, ça y est, petit S. est né à 6h45 dans la précipitation. Il avait plein de tours de cordon autour de lui (1 tour autour de sa tête, deux tours autour du cou, un autour du ventre et encore un autour des pieds… une vraie guirlande de Noël). Il va bien. Il ne pleure pas. On le frotte un peu. Il râle. C’est bon. Ça contracte toujours, le placenta sort… J’atterri un peu. L’assistante étant arrivée la première avant ma gynéco, c’est elle qui recoud la petite éraillure que j’ai eue. 7h20 fin des opérations. On nous laisse seuls… Vraiment seuls. Avec un bazar pas possible dans la salle (placenta sur une table, des draps souillés partout… et moi les pieds dans les étriers mdr (oui, j’y aurai eu droit mais seulement pour la couture! On finira par appeler 1H après et la sage-femme du matin (oui, c’était l’heure du changement d’équipe…) fera des grands yeux quand elle a découvert la salle et moi avec bébé et chéri au milieu.

Un accouchement long et court à la fois… Long car il aura fallu plus de 24h entre le moment où j’ai appris que j’étais à 3cm et le moment ou petit Sacha est né. Court car le marathon sportif n’aura vraiment duré que de 5h30 à 6h45 entre le moment où j’ai eu le synto à 6cm et le moment où bébé est vraiment sorti. Et dire qu’on a failli accoucher seuls alors qu’on était à la maternité depuis la veille!! Un timing parfait pour gérer l’organisation de mon grand loulou et très intense pendant la dernière heure. Je sortirai de la salle d’accouchement 2h après, en marchant avec mon bébé dans les bras… Magique!

Et voilà, si on prend juste la dernière partie avec le synto, cet accouchement aura été aussi rapide que mon premier, même plus rapide (1h30 pour petit S. contre 2h pour le premier entre le moment où j’étais arrivée à la maternité à 6cm sans contractions et la naissance de notre grand L..

En sortant de la salle d’accouchement, bébé dans les bras, j’étais prête à recommencer pour un troisième…