Je suis maman de 2 magnifiques garçons nés à 18 mois d’intervalle. Le 1er né à 34SA avec 2kg5 et le 2ème né à 37SA avec 3kg9.
J’ai eu la chance d’avoir 2 accouchements assez rapides, sans péridurale et avec deux mises en travail assez improbables.
Tout d’abord, l’accouchement sans péridurale a toujours été une volonté de ma part car j’avais envie de vivre pleinement mes accouchements, avec la douleur et toutes ces sensations qui font parties du processus pour donner la vie. Je pensais à toutes ces femmes qui ont accouché naturellement et je me disais : elles l’ont fait alors pourquoi pas moi ? J’ai donc abordé mon 1er accouchement assez sereinement en gardant à l’esprit que même si j’allais avoir mal, je savais que c’était pour la bonne cause et qu’à l’arrivée je ferai la plus belle rencontre de ma vie, celle de mon bébé.
Le jour de la naissance de mon 1er garçon j’ai perdu les eaux vers 11h et je n’ai commencé à ressentir les premières contractions qu’à partir de 6 ou 7 cm de dilation vers 17h. A ce moment là tout est allé à la fois très vite dans le travail mais aussi très lentement dans mon esprit car les secondes semblent interminables lorsqu’une contraction pointe le bout de son nez. Je me suis donc mise dans une sorte d’état second comme si j’étais dans ma bulle et à l’arrivée de chaque nouvelle contraction je serrai fort les mains de mon conjoint, et j’amorçais dans ma tête un compte à rebours décroissant : 30, 29, 28, 27, 26, … et lorsque la douleur redescendait et que je savais que le pic était passé, je m’arrêtais de compter (en général vers 17, 16 ou 15sec pour les plus violentes), je me relâchais entièrement, en gardant les yeux fermés, prête à accueillir une nouvelle contraction. J’essayais pendant ce temps de “répis”, de ne penser à rien d’autre qu’à ma respiration et à lâcher prise le plus possible pour récupérer le maximum d’énergie et pouvoir pousser efficacement sur le finish. Au bout d’une dizaine de contractions intenses, je suis parvenue à m’endormir quelques secondes entre chaque contraction. J’arrivais à faire tellement le vide dans ma tête que je réussissais à m’assoupir. Je ne sais pas si c’était de l’auto-hypnose ou les hormones qui ont fait que je parvenais à partir complètement, mais j’ai vécu ces moments comme des regains d’énergie pour accueillir la nouvelle contraction. Mon bébé est finalement arrivé assez vite vers 18h30. Un moment magique qui restera à jamais gravé.
Pour l’arrivée de mon 2ème bébé, c’était complètement fou parce que je n’ai pas senti les contractions tout de suite. J’étais à 37SA mais avec une espèce d’intuition qu’il se passait déjà quelque chose. J’appelle ma sage femme pour lui faire part de mes doutes, que je sens le bébé plus bas que d’habitude mais que vraiment je n’étais pas sûre. Elle me conseille d’aller à la maternité au cas où pour contrôler, car mon 1er bébé était arrivé en avance et assez rapidement. Nous partons à 8h30 avec mon conjoint et au moment de partir, je sais tout de suite que le bébé va arriver. La 1ère contraction est là. Puis la 2ème 2 minutes après, puis la 3ème très rapidement derrière… nous arrivons à 9h à la maternité et au moment de l’auscultation, la sage femme me demande de me détendre, je m’exécute et crac, la poche des eaux se rompte sur elle. Je suis déjà à dilation complète et elle me dit : “je vois ses cheveux !”. Déjà ? Mais c’est pour maintenant ? Il y a une heure je ne sentais rien ?! La poche des eaux rompue, les douleurs des contractions se font plus intenses. Mais c’est là que la mémoire corporelle se met en route, et je sais comment appréhender mes contractions et ce que je dois faire. Sauf que cette fois ci, tout est plus rapide, je n’ai même pas le temps d’avoir mal, le bébé descend super rapidement et la sage femme me dit une chose très belle à ce moment là : “Accepte la douleur, ne lutte pas, détends toi”. Et là, je crois que j’ai un déclic, je me relâche et j’arrive à me faire envelopper par les contractions sans avoir mal. C’est douloureux mais je ne souffre pas. C’est intense mais j’arrive à parler et à rigoler avec mon conjoint et les gens autour, chose que je n’avais pas pu faire la 1ère fois. Mon 2eme bébé arrivera finalement 1h après notre arrivée à la maternité.
Je pense que mon “parcours” dans l’accouchement reste assez exceptionnel, avec 2 bébés pressés d’arriver et un travail très court à chaque fois quand d’autres femmes voient les heures défiler, mais je voulais partager mon expérience pour donner la force et le courage à d’autres femmes dans cette épreuve. Leur dire qu’elles sont capables de le faire. Et que dans ces moments, on se découvre des forces qu’on ne soupçonnait pas. Accoucher c’est une épreuve. Les contractions nous font découvrir une douleur inconnue auparavant. Mais il ne faut pas en avoir peur et au contraire, accepter. Lâcher-prise. Parce qu’à l’arrivée, vous vivez tout ça pour rencontrer votre bébé. Et vous saurez d’autant plus fière de vous parce que vous vous direz : “je l’ai fait !”