Lundi 30 septembre 2020 4h22 je suis réveillée par une contraction, je suis à 8 jours de mon terme. J’étais certaine d’avoir ressenti une contraction mais une fois la contraction passée je doute:
s’en était bien une? Je ne rêve pas?
Et 3 minutes passent qui me semblent une éternité. 4H25: nouvelle contraction : je souris je suis aux anges ! ça y est, on y est !
Je savoure ces petits signes que tu m’envois et j’allume mon portable histoire de timer les contractions. Je suis surexcitée.
5H40 Mon chéri se lève en râlant un peu de me voir déjà sur mon portable … HIHIHI… Hâte de voir sa tête lorsque je lui annoncerai la nouvelle! Je le suis dans la salle de bain et lui annonce THE nouvelle: c’est sûrement pour aujourd’hui !!!
Alors à ce moment nous sommes deux excités ! Il demande à voir mon portable pour voir le timing des contractions (je pense qu’il a besoin de ça pour réaliser ce qui se passe)
Je me douche, et mon chéri sort le planning des patients qu’il devait voir aujourd’hui pour décommander leur rendez vous. (Il est dentiste)
Les contractions sont plus ou moins fortes, parfois s’espacent mais perdurent. Je tchek pour la énième fois mes sacs pour la maternité (sac pour la salle de naissance et mon sac pour le séjour). Tout est ok !
Mon petit chéri a décommandés ses rendez vous et on réfléchi au timing entre deux contractions : est ce qu’on appelle les parents de loulou pour garder C où est ce qu’on va savoir gérer la situation jusqu’à 7h30 l’ouverture de la garderie de son école. Les parents de chéri habitent à presque 1h de chez nous et nous ont fait comprendre qu’ils voulaient bien venir garder C mais qu’il leur faudrait presque 2h le temps de se préparer, de sortir le chien, de fermer la maison…. Ca m’a prodigieusement énervée je dois l’avouer! De ce fait je n’avais pas du tout envie de les appeler au secours.

7H notre fille se réveille, on lui prépare son petit déjeuner et je me jette sur un reste de salade de fruit de la veille, en sirotant mon thé. une petite toilette rapide pour Clotilde on l’habille et on file à la garderie.
7H30: Loulou pense que c’est mieux que j’attende dans la voiture mais je refuse. Je préfère venir, elle pleure toujours les matins quand on l’a conduit et je ne tiens pas à ce qu’elle soit privée de son dernier bisous alors je monte tant bien que mal les 2 étages qui mènent à la garderie pour la poser avec lui. Je repars presque sous une haie d’honneur quand je dis à la dame de la garderie que je vais filer à la maternité pour accoucher et d’ailleurs cette dame et moi sommes restées assez proches sans même se connaitre c’est drôle.
7h50: nous arrivons à la maternité et là je suis assez fière de moi, on a géré la situation tous seuls pas besoin d’alerter qui que se soit et surtout pour le moment nous sommes encore dans notre petit cocon, sur cette planète nous ne sommes que 3 personnes (loulou Clotilde et moi) (et aussi la dame de la garderie) à savoir que je vais accoucher et nous sommes les plus sereins.
Mon petit chéri me dit en rigolant : “c’est bon on est dans le timing tu as jusqu’à 16h30 pour accoucher tranquillement ! ” Toujours le mot pour rire !
Là je lui annonce une grande nouvelle: “tu sais depuis le début de ma grossesse j’ai envie, je ne sais pas si je vais en être capable mais j’aimerai accoucher sans péridurale.”
Et là pas de jugement, pas de découragement, pas de peur, juste la compréhension. Il capte à quel point c’est important pour moi de vivre ça et il me promet qu’il m’aidera autant qu’il le peut. Je lui ai expliqué qu’il se peut qu’à un moment donné je supplie tout l’hôpital pour avoir une anesthésie mais qu’il faudra à ce moment là qu’il m’aide, me soutienne, me remonte le moral et la motivation. Je pense qu’il a bien compris. (La suite de mon récit le prouve)
On sonne à l’interphone et rapidement une sage femme nous fait entrer en salle d’examen.
Elle commence par m’examiner et je suis dilatée à 4cm, il est environ 8h, les contractions sont toujours espacées de plus ou moins 4 minutes, elle m’explique que c’est bien pour aujourd’hui même si chéri et moi n’avions aucun doute là dessus. Et elle charge mon petit chéri de finaliser l’admission au secrétariat.
La sage femme me demande comment s’était passé mon premier accouchement: je lui explique qu’il s’était assez bien passé, ma fille était née en 11 heures par voix basse en pleine santé et que j’avais souhaité avoir la péridurale. (Commandée par le mythe du : Tu n’arriveras pas à accoucher de ton 1er enfant sans péridurale) Je lui explique que cette fois je ne souhaite pas la péridurale. Elle m’explique qu’elle fera tout pour que mon accouchement se passe comme je le souhaite et me laisse un peu sous monito.
Chéri revient des admissions et là commence notre plus merveilleuse aventure à deux (ou à trois même) parce que physiquement tu n’es pas encore là mais tu te fais bien sentir mon bébé. Les contractions sont de plus en plus fortes et entre deux contractions nous essayons enfin de nous mettre d’accord papa et moi sur le prénom que nous allons te donner.
Nous avons encore 3 prénoms sur notre liste et beaucoup, beaucoup d’hésitation.

Papa fait le clown, on rigole beaucoup et on se chamaille même un peu pour le choix de ton prénom.
La sage femme nous installe en salle de naissance (la même que celle où ta sœur est née presque 3 ans plus tôt) heureuse coïncidence !

Je demande à ce qu’on ne m’examine qu’à ma demande et mon vœux sera exaucé.

Je me détend sur mon ballon. Je n’ai pas rompu la poche des eaux mais le travail se poursuit les contractions sont plus fortes et à ce stade j’ai besoin qu’on me laisse, qu’on ne ma parle pas pendant les contractions, je m’isole je glisse sur cette vague de douleur et aussitôt la contraction passée nous nous rejoignons chéri et moi.
La sage femme reviens en salle de naissance régulièrement pour voir si je souhaite être auscultée, souvent je refuse mais là j’ai envie de savoir où nous en sommes, l’envie de vérifier que tout se passe normalement. Il est 10h45 et je suis dilatée à 6, je suis rassurée de voir que ça progresse mais un peu déçue quand même.
La sage femme me demande si je veux bien qu’elle perce la poche des eaux, gros dilemme, je ne voudrais dire non mais en même temps je ressens se besoin de le faire comme si j’avais l’impression que ça empêchais le travail d’avancer encore.
Elle perce donc la poche avec mon accord, et à partir de ce moment là les contractions s’envolent. C’est comme un tsunami qui m’emporte à chaque fois. Bizarrement elles s’espacent (parfois de 8 à 10 minutes mais elles sont vraiment très intenses. Je pousse des espèces de cris animals très graves et longs tout le long de la contractions. Chéri à l’air grave et il a l’air navré pour moi alors aussitot la contractions passée je le fais rire moi aussi, je lui demande : “heu sinon ça va toi? Au fait t’a pensé à recharger ton portable? ” et on éclate de rire. (Enfin lui plus que moi quand même, je faisais bonne figure mais c’était quand même difficile hein !)

12H Environ je meurs de faim je regrette de ne pas voir eu le temps de manger plus et je supplie loulou de manger un truc car lui au moins il peut mais par solidarité il me répond qu’il n’a pas faim que tout va bien.
La sage femme fait son entrée pour me proposer un examen du col car elle voit bien sur le monito que les contractions sont intenses. Elle doit pré sentir que le travail touche à sa fin car elle me dit : “lorsque la dilatation sera complète voue ressentirez l’envie de pousser, ce sera très intense, vous ne pourrez pas faire autrement que de pousser.”
Et là, à ce moment là, elle est en train de se sécher les mains et je lui dis: “c’est là, C EST MAINTENANT, JE LE SENS! AIDEZ MOI !
Elle appelle une autre sage femme je ne vois plus rien de ce qu’elle font, j’entend juste sa voix qui me parle en continu mais je ne saisi même pas la totalité de se quelle me dit.
Je résiste, je grimace j’attends qu’elles aient tout installé.Et viens enfin le moment où dans son regard je sens que c’est bon, on y va, je pousse, je donne tout.

Toujours le même rituel, je respire le bloque je pousse. Parfois je suis bien efficace, d’autres fois un cri sort de mon corps et je suis pas sûre d’être aussi efficace.

Je sens que mes tissus sont tendus au maximum, que malgré tous mes efforts tu n’arrives pas, et me voilà arrivée dans cet état d’abattement et de doute, j’ai peur, je suis fatiguée et je me doute de mes capacités. J’avais lu dans beaucoup de récits d’accouchement qu’on passe par cet état d’abattement et de doute. En temps normal j’aurai fait le lien et je me serai raisonnée mais là je ne pouvais pas, je n’avais pas la force. J’ai pleuré, J’ai demandé à la sage femme de m’aider. J’ai dis que je n’y arriverai pas, et je répétais sans cesse, aidez moi.
Alors j’ai vu que chéri n’étais pas du tout angoissé par la situation et qu’il avait capté que ça y est, à ce moment là j’avais besoin de lui. Il m’a dit que je pouvais le faire, qu’il voyait la tête de notre fils qui arrivait que j’y étais presque que je pouvais le faire, que j’avais d’ailleurs presque tout fait.

Je l’ai vu pousser avec moi, je l’ai vu serrer les dents comme un fou, et après quelques poussées, tu es arrivé en trombe à 12h12.

Tu as crié, tu étais beau, tu étais grand et vigoureux (54.5 cm et 3.930kg). on t’a posé sur moi et je t’ai embrassé une fois deux fois 100 fois. C’était animal, je te sentais, je te regardais et à nouveau je n’entendais plus rien. J’avais la tête qui tournait un peu et à ce moment là mes souvenirs sont un peu confus.

On a appelé le médecin obstétricien pour me recoudre sous anesthésie locale. Je n’ai absolument rien senti de ce qu’elle me faisait mais par contre les contractions dites de “tranchée” étaient très très intenses. J’ai d’ailleurs libéré le placenta aussitôt après que tu sois arrivé mon petit cœur.

Là j’ai regardé mon mari, j’ai pleuré, et dans un sanglot je lui ai dit : “on l’a fait ! Ca y est c’est terminé, on l’a fait ! ”

Mes points étaient vraiment très nombreux et ils ont étaient douloureux quelques jours et même bien deux ou trois semaines après accouchement mais je n’ai pas eu besoin de rééducation du périnée. Il n’avait pas été déchiré et cela me réjouissais.

Aujourd’hui je ne souhaite pas avoir un 3eme enfant mais si je devais à nouveau accoucher alors je choisirai à nouveau l’accouchement sans péridurale, mon seul regret et d’avoir du accoucher en position gynécologique car ce n’est vraiment pas physiologique et je pense que j’aurai pu éviter une déchirure dans une autre position. Mais aux futurs aventurières de l’accouchement sans péridurale je veux dire que c’est possible, on peut le faire, notre corps en est capable, ne vous laissez pas gâchées par les idées fausses que l’on se plait à véhiculer. C’est difficile mais vous pouvez le faire