Déjà, ça veut dire quoi “gérer la douleur” des contractions ? Soyons clairs, quand on veut accoucher sans péri, “gérer la douleur” veut plutôt dire arriver à 8 cm de dilatation sans trop de difficulté. Parce que, passé ce stade, la douleur “ne se gère plus”. Elle s’accepte dans un lâcher prise immense. Quand la douleur nous dépasse, pas d’autre choix que de la laisser nous emporter. Surtout quand elle nous rapproche de notre bébé.

Donc, si vous êtes arrivée à la fin de la dilatation sans trop de difficulté, vous savez que vous êtes prête pour traverser la tempête de la dernière heure avant la naissance. C’est un peu comme un marathon finalement. Les 5 derniers kilomètres sont sûrement les plus durs et les plus longs. Mais si vous êtes arrivés jusque là avec une bonne préparation, vous savez que vous avez la force et la conviction nécessaire pour passer la ligne d’arrivée.

Comment arriver à 8 de dilatation sans trop de difficulté ?

Le secret : diminuer les résistances. Plus vous résistez, plus vous avez peur, plus la douleur est intense. Plus vous êtes détendue, moins vous avez mal. Cela demande de la préparation pour gérer la douleur des contractions. On ne peut pas se détendre quand on ne comprend pas ce qui nous arrive, quand le lieu et l’équipe de garde sont inconnus et que le mental tente de tout contrôler. Pour lâcher prise, il faut être prête.

Dès que les contractions commencent à être douloureuses :

Souffler un filet d’air très lentement

Le souffle est tellement important pour gérer la douleur des contractions. Une expiration trèèèèèèès longue et lente va vous permettre d’accompagner une contraction tout en winner flowvous concentrant sur autre chose que la douleur. De plus, le souffle permet de faire travailler efficacement les muscles abdominaux et le diaphragme ce qui aide votre bébé à descendre. Les sages femmes donnent une image très parlante : il faut souffler lentement un filet d’air comme si on voulait faire vaciller la flamme d’une bougie sans l’éteindre.

Il existe un outil parfaitement adapté à la gestion du souffle pendant l’accouchement : le winner flow. Ce sifflet vous permet d’expirer lentement et il est adapté à chaque femme.

Petit conseil utile : si vous n’avez pas de sifflet vous pouvez souffler dans une paille pendant le travail. Vous aurez tous les bénéfices de cette respiration maîtrisée.

Visualiser une montagne ou des vagues

La visualisation est un outil important quand on accouche sans péri. Cela aide à traverser les moments les plus intenses et à concentrer son esprit sur une sensation positive. Si l’esprit anticipe la contraction qui arrive, la craint, la redoute, alors le corps va se crisper et la douleur va être encore plus intense. Si au contraire, l’esprit se focalise sur une image positive : la montagne ou la vague au moment de la contraction, le corps sera détendu et pourra accueillir le temps de pause avec beaucoup de sérénité.

La contraction est comme une vague : elle commence doucement, elle monte, elle augmente en intensité, elle atteint son pic et elle se retire, puis elle disparaît. L’image des vagues berce la maman. Cette visualisation peut être accompagnée de sons naturels de la mer ou de l’océan.

Vous pouvez aussi imaginer qu’à chaque contraction vous gravissez une montagne et une fois au sommet vous redescendez tranquillement.

Les pressions en bas du dos

Il suffit de pas grand chose, deux mains appuyées fermement en bas du dos, et l’effet est immédiat ! D’une contraction difficile à encaisser, vous passez à une contraction parfaitement gérable uniquement grâce à ce petit geste.

Demandez à votre accompagnant ou à la sage femme de vous appuyer en bas du dos pendant les contractions. Effet garanti.

Messieurs, comment savoir si vous appuyez au bon endroit pendant une contraction ? C’est simple. Une femme qui accouche est connectée à ses instincts les plus primaires. Si pendant que vous appuyez sur le dos de votre compagne elle vous dit “Ah, merci. C’est bien oui.”, c’est qu’elle est très polie 😀 et que vous êtes sûrement au mauvais endroit ou que vous appuyez trop faiblement. Une femme qui accouche et qu’on soulage va vous le faire savoir de manière franche et directe. Et ça ressemblera plutôt à un “rhhaaaaaaaaaa ! p*** ça fait du bien ça !!!!!!”.

L’eau et la chaleur

Ce sont deux éléments qui augmentent la détente et permettent de gérer la douleur des contractions. Voilà pourquoi le bain chaud est un moment particulièrement apprécié des femmes qui accouchent. Cela diminue la sensation intense des contractions et permet de traverser un bon bout du travail sans trop de difficulté.

Douche ou bain ?

Certaines femmes apprécieront aussi une douche bien chaude avec le jet qui coule sur les épaules ou sur le bas du dos. D’autres apprécieront juste le bruit de l’eau qui coule mais sans avoir envie d’être en contact. Il arrive que certaines mamans restent à l’extérieur de la baignoire mais se détendent grandement avec le bruit du robinet qui coule.

Pour la chaleur, une bouillotte peut aussi être utile. Appliquée sur le bas du dos ou sur le haut des cuisses, elle procure de la détente et du bien être pendant les contractions.

Préférez une bouillotte électrique à une bouillotte à remplir : en salle de naissance, il sera plus facile de trouver une prise électrique que de trouver quelqu’un pour chauffer votre eau.

La bouche en O

Toujours pour favoriser la détente au moment de la contraction : on détend la bouche, on forme un O et on visualise que le col de l’utérus se détend et s’ouvre de la même manière. On utilise le mantra “Bouche molle – Col mou” pour accompagner efficacement l’ouverture du col et la descente du bébé.

Rester dans sa bulle pour profiter pleinement des endorphines et de l’ocytocine. Coupez les portables, ne parlez pas, fermez les yeux et faites-vous bercer par la magie du moment.

Les sons graves ou les râles sauvages

On oublie souvent qu’une femme qui accouche, devant l’intensité des sensations, va expirer avec des sons. Quand c’est trop puissant, comme pour les sportifs de haut niveau qui “crient” quand ils fournissent un effort énorme, le souffle va s’accompagner d’un son plutôt bestial. C’est un râle, un son qui vient des tripes.

Les femmes qui accompagnent de sons graves leurs contractions trouvent naturellement un moyen de bien respirer. Et les vibrations du son apportent un effet en plus. Un effet berçant, vibrant, motivant même.

Oser se lâcher

Elle chantent des Ooooooooo, Aaaaaaaaaa, Ouuuuuuuuuu, Mmmmmmmmm. Tous ces sons, quand ils sont graves et qu’ils accompagnent bébé vers le bas, font travailler le diaphragme et aident l’utérus à pousser.

Les sons graves sont un signe de puissance. Dans cet état, la douleur est transcendée. Alors que les sons aigus sont un signe de souffrance. Si vous montez dans les aigus et que vous perdez pied, demandez à vos accompagnants de vous ramener à des sons graves. Vous verrez. L’effet d’apaisement est immédiat.

La visualisation positive avec l’auto hypnose ou la sophrologie

Ces techniques accessibles à toutes ont pour vocation de vivre l’accouchement de manière positive, loin des peurs et des tensions. L’esprit se focalise naturellement sur ce qui attire son attention. Pendant l’accouchement, votre esprit va être irrésistiblement attiré vers l’intensité des douleurs des contractions. En utilisant des méthodes positives et relaxantes comme l’auto-hypnose, la méditation et la sophrologie, vous dirigez consciemment votre esprit vers des ressources intérieures insoupçonnées.

Grâce à ces méthodes votre attention se détourne de la douleur et la transforme en un cocktail de sensations particulièrement puissantes. Vous pouvez vous préparer pendant votre grossesse avec l’aide d’un thérapeute spécialisé, des livres, des CD ou des vidéos trouvées sur Internet.

Un petit topo sur la méthode :

– Concentrez vous sur votre souffle. Sentez l’air qui entre par vos narines et sortent par votre bouche. Vous pouvez compter les secondes à chaque inspire et chaque expire pour vous aider
– Visualisez que l’air qui rentre pénètre dans votre corps comme une vague de bien être jusqu’à vos pieds. Puis visualisez que toutes vos tensions sont libérées à chaque expiration
– Imaginez un lieu sécurisant et apaisant (une plage, un champ au printemps, une bulle dorée, une maison, etc.). Derrière vos yeux clos, visualisez vous dans cet espace. Tout y est calme, tranquille
– Ressentez chaque partie de votre corps et attirez votre attention vers vos sensations plutôt que vers vos pensées
– Au moment de la contraction, dites-vous que c’est une vague puissante. Imaginez vous en train d’être soulevée par cette vague. Ces images sont positives et pleines de ressources. Elles vous aident à gérer la douleur des contractions.
– Récitez quelques mantras inspirants : Chaque contraction me rapproche de mon bébé, je me laisse traverser par ces forces de la nature, je m’ouvre grand, etc.

L’auto hypnose peut vous aider à vivre l’accouchement de vos rêves : dans cet état de conscience modifié, la future maman accède à son inconscient et à ses souhaits intérieur. Pendant la grossesse, vous pouvez visualiser votre accouchement, dans cet état de relaxation profonde, et formuler des demandes à votre inconscient. De nombreuses mamans rapportent qu’elles ont pu vivre l’accouchement de leur rêve car elles avaient imaginé de nombreuses fois que ça aurait lieu “plutôt la nuit”, “un jour de pluie”, “en quelques heures”, “que la poussée serait facile”, etc.

Les positions qui soulagent

La position horizontale ou “position gynécologique” est une vraie source de souffrance pour une femme qui accouche sans péri. Déjà parce qu’elle vous laisse immobile et aussi parce qu’elle est anti-physiologique au moment de l’accouchement. Cette position bloque le sacrum, le bassin et bloque la descente du bébé.

Les positions verticales soulagent énormément les douleurs. Vous pouvez vous mettre debout avec les mains en appui sur un dossier de chaise, sur un mur ou accrochées au pied du lit. Vous pouvez aussi utiliser les suspensions ou vous suspendre aux épaules du papa pour vous balancer et soulager le dos et les reins. La position accroupie est très bénéfique à l’accouchement également. Vous pouvez vous mettre à quatre pattes en posant la tête et les bras sur le gros ballon. Et si les douleurs sont trop dures dans le dos, vous pouvez vous “coincer” entre 2 murs (dans un couloir par exemple) et pousser les mains d’un côté pendant que ça appuie sur votre sacrum de l’autre côté.

N’oubliez pas que le mouvement aide vraiment à supporter les contractions. Les bercements, les grands cercles avec le bassin et même la danse peut faciliter le travail et rendre les contractions supportables.

Tout ce qui va amener de la détente va diminuer la sensation de douleur des contractions : la musique, les rires, les câlins, la tendresse, les baisers, la chaleur, un bon bain, l’odeur des huiles essentielles, les lumières tamisées, etc.

Briefer vos accompagnants

Que ce soit votre sage femme ou votre compagnon, vos accompagnants vont jouer un rôle essentiel pour vous aider à vivre votre accouchement de la plus belle des manières. Le papa va pouvoir vous masser pour diminuer les douleurs des contractions. Il servira aussi de suspension 😉

La sage femme sera là pour vous rappeler de vous détendre, de bien souffler ou de revenir à des sons graves. Certaines sages femmes sont même formées à des méthodes comme la sophrologie, l’hypnose ou les postures et respirations. Ces outils seront des aides précieuses pour gérer la douleur des contractions.

Parfois, une main posée délicatement sur votre poing serré à la fin d’une contraction ou sur vos épaules tendues sera comme un rappel au calme. Un geste tendre et bienveillant pour vous rappeler qu’il faut apprécier la pause qui s’offre à vous et se détendre avant la prochaine contraction.

La naissance orgasmique

C’est un sujet tabou. Difficile pour beaucoup de femmes de faire le lien entre sexualité et accouchement. Pourtant, ce sont les mêmes hormones qui sont en jeu : l’ocytocine. Et les sensations, bien que plus puissantes, ressemblent parfois à des contractions orgasmiques.

Certaines femmes ressentent librement l’envie de se masturber pendant les contractions. Cela favoriserait la sécrétion d’ocytocine et rendrait l’accouchement presque agréable. D’autres racontent avoir vécu une naissance qui ressemblait à un orgasme intense et n’avoir pas ressenti de douleurs au moment de la naissance.

Il ne s’agit pas d’initier un jeu sexuel avec le partenaire. Mais plutôt de vous laisser porter, si l’envie vous venez, par ces gestes naturels. Cela pourrait rendre votre accouchement merveilleusement inoubliable.

Les hormones comme anesthésiant naturel

Si rien n’entrave le processus naturel de la naissance, les hormones jouent un rôle essentiel dans l’accouchement. Sans elles, vous pouvez être sûr de rencontrer quelques couacs…

L’ocytocine est l’hormone numéro 1 ! Mais c’est une hormone timide 😉 Elle est sécrétée en quantité quand la maman se sent en sécurité, aimée, à l’abri des regards, dans la pénombre et dans un endroit chaud. Les câlins augmentent aussi la sécrétion de cette hormone. Son pire ennemi : l’adrénaline, l’hormone de la peur. L’adrénaline inhibe la sécrétion d’ocytocine. La maman en est privée. Le travail va se ralentir (voire s’arrêter selon les cas) et les contractions vont devenir moins efficaces. C’est là que les soucis commencent !

L’adrénaline est nécessaire uniquement en fin d’accouchement. Elle est sécrétée naturellement pour stopper les endorphines et donner à la mère la force de mettre au monde son bébé.

Alors pour favoriser la sécrétion d’ocytocine, on évite le stress et les stimulations et on crée les bonnes conditions. Les hormones feront le reste 🙂

Quand les contractions sont efficaces, le ressenti est très intense. Et le corps à une réponse fantastique face à ça : il sécrète un anesthésiant naturel, les endorphines. Les endorphines déconnectent le cortex préfrontal (le mental !) et activent le cerveau primitif : celui qui sait comment accoucher. Elles plongent la mère dans un état de détente absolue et de bien-être intense, à la limite de l’euphorie. La femme qui accouche est tellement détendue qu’elle peut s’endormir entre deux contractions. En activant le cerveau primitif, la mère accède à un état de lâcher prise et oublie la notion du temps ou de la pudeur. Et le bébé bénéficie directement des effets de ces hormones par la transmission sanguine via le cordon ombilical.

Si on laisse faire les hormones, l’alternance entre contraction et temps de repos est parfaitement orchestré. La nature donne à la mère toutes les ressources pour faire naître son bébé.

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Amour
+
Câlins
+
Sécurité
Sécrétion d’ocytocine
Hormone de l’amour,
du lien, de l’accouchement,
de la confiance et du plaisir.
Rien que ça ;-D
Travail efficace
Contractions intenses
(et préparation de la lactation)
Sécrétion d’endorphines
en réponse à la douleur
État de bien-être intense
Cerveau primitif activé
(celui qui SAIT accoucher)
Lâcher prise et euphorie
C’est l’anesthésiant naturel
par excellence !
Le travail est facilité,
les contractions sont gérables.
Alternance : contraction/détente optimale
Transmission des hormones
dans le sang
Le cocktail d’hormones
profite aussi au bébé
Naissance facilitée
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