41 sa.
10h00.
Le jour du terme est arrivé avec lui son rdv à la maternité. Tout va bien pour bébé. Mais évidemment on évoque le déclenchement d’ici quelques jours si jamais bibou n’est toujours pas arrivée.
L’interne arrive pour l’écho de contrôle. Elle a un doute sur la quantité de liquide amniotique. Elle me parle de déclencher aussitôt.

Je me revois 2 ans et demi plus tôt… Pour la naissance de ma première fille. Ce déclenchement inattendu à 38 semaines qui vient mettre à mal mon projet de naissance naturelle.

Le chef gyneco vient tout de même vérifier. Et surprise, le liquide est bien là, en bonne quantité, l’interne s’était trompée.
Soulagement. Je repars le cœur plus léger,je vais pouvoir profiter de ma grande encore un peu, retrouver notre cocon et attendre que bibou se décide toute seule…

Nous n’attendrons pas très longtemps.
Vers 16h, des contractions non douloureuses reviennent régulièrement. Cela ne m’affole pas car j’en ai depuis le 4e mois. Aujourd’hui elles sont juste un peu plus nombreuses. Je mets ça sur le dos de l’émotion du matin.

Vers 18h30, une contraction douloureuse arrive cette fois. Était-ce bien cela ? 5 minutes après, une autre. Oui c’était ça.
Je reste vigilante mais je ne veux pas me faire de faux espoirs. Attendons.
Les contractions se poursuivent la demi heure suivante. Toutes les 5 minutes. Je décide d’appeler la maternité.

Attendez encore 2h, prenez un spasfon ou un doliprane et si ce n’est pas passé dans 2h, venez.
Nous habitons à 30 minutes de la maternité. 2h, cela nous semble bien long.
Je prends le cachet, puis décide de prendre un bain avec ma fille. Notre rituel.

Je ne peux pas y rester bien longtemps. Je ressors au bout de quelques minutes, les contractions s’intensifient.
20h. Mon chéri insiste pour partir tout de suite. Nous déposerons notre fille chez ses grands parents qui habitent moins loin de la maternité.
Le trajet est inconfortable. Je sens que je rentre dans ma bulle à chaque contractions. Les bruits autour deviennent flous.
Arrivés chez mes beaux parents, je m’installe dans leur chambre. Je fais du ballon. Il fait chaud, je suis bien. Les contractions s’intensifient, se rapprochent. Nous décidons de partir à la maternité. Je dis au revoir à ma fille, mon bébé. Elle va tellement me manquer.

21h. Nous attendons la sage femme. Je me cramponne au bureau à chaque contraction. Elles me coupent le souffle. Je dois m’ouvrir, laisser faire, les accompagner. Elles sont là pour m’aider. Mon chéri me le rappelle.

La sage femme m’examine. 3cm de dilatation, col effacé. C’est déjà ça.

Nous passons en salle de pré travail. Elle reviendra m’examiner plus tard.
J’ai un ballon à disposition, la douche. Les contractions se rapprochent et s’intensifient. Je dois laisser faire. Je t’imagine, mon bébé, avancer progressivement. Je te sens bouger entre chaque contraction. Tu vas bien.

Je décide de tenter une douche. Les contractions sont si fortes maintenant que je m’agenouille à chacune d’elles. Je n’arrive pas à me déshabiller. J’enlève tant bien que mal mon pantalon, mon t shirt. Les quelques gouttes sur ma peau rendent les contractions plus difficiles à gérer encore.
Je me rhabille comme je peux. Quelle idée !
Je sors de la douche. Je m’agenouille contre le fauteuil de la chambre. Je n’ai plus de répit.
Mon amour pose sa main sur mon dos à chaque contractions. Moi j’enfouis ma tête dans son manteau posé sur le fauteuil. Son odeur m’aide. Ses mains aussi. Il me dit que c’est bien, que je vais y arriver. Je suis dans ma bulle. Je m’accroche à la chaise. Mon corps tremble, je souffle, j’essaie de t’imaginer toi mon bébé, arriver vers nous.
J’ai mal. Tellement mal. Je ne contrôle plus rien.
J’essaie de ne pas redouter la contraction suivante. Entre chaque, je m’adosse contre mon chéri. Ça me fait tellement de bien. C’est chaud, c’est doux.
Il va chercher quelque chose. Je ne sais pas quoi. Non il doit rester là. J’ai trop mal ! Je suis à bout, je n’y arriverai pas !
Ça pousse, vite ! Il faut la sage femme.!

Il appuie sur le bouton. Elle arrive. Elle me demande de monter sur le lit pour m’examiner. Je ne peux pas ! Je lui dis ça pousse, vite ! Elle insiste pour le lit. Je ne sais comment, je me retrouve sur le côté, sur ce lit. Ça pousse ! Je sens qu’on enleve mon pantalon. Le bébé arrive je le sens ! J’entends vaguement un déferlement de personnes s’activer autour de moi. Mon corps pousse tout seul. C’est plus fort que tout.
Une sage femme cherche ma main gauche. Une autre attrape mon pied pour que j’aie plus de force.
Mon chéri est là. Il me murmure des choses. Ça m’aide tellement. Tellement.
Je pousse de toutes mes forces, et en même temps j’ai le sentiment que cette force vient toute seule. Ça brûle, je me sens m’ouvrir, j’ai l’impression que je n’y arriverai pas.
Mais la tête arrive (avec la poche des eaux qui se rompt ensuite) puis les épaules. Te voilà ! Mon bébé est là.
tu es belle. C’est magique !
Je suis toujours en salle de pré travail. Il est 23h15.
Nous l’avons fait ! nous sommes parents encore une fois !
Les sage-femmes m’emmènent en salle d’accouchement pour la délivrance. Je pousse deux fois et le placenta arrive.
Bébé est en peau à peau avec son papa. Ils sont beaux.
Tout est allé si vite. J’ai réussi. On a réussi. Sans péri, sur le côté, sans episio ni déchirure. C’était fou.
Je pense à ma première fille, elle est grande sœur. Je pense à ma maman. C’est son anniversaire ❤️
C’était magique.