Attention roman 😅

Je suis enceinte de bb2, une petite fille. Je suis à 38 SA et je sens de la naissance dans l’air depuis quelques jours.

Le 27 octobre je m’endors paisiblement. Tout à coup, j’ouvre les yeux. Il est 4h du matin. J’ai fissuré la poche des eaux. Quelques courtes minutes plus tard… première contraction douloureuse ! Dis-donc, elle est costaud et me rayonne dans tout le bassin. D’autres contractions arrivent. Elles sont de plus en plus intense et régulières… Ça a l’air bien lancé cette histoire !! Je vais probablement accoucher aujourd’hui.

J’ai envie de prendre une douche pour me relaxer. Je décide de réveiller mon mari en premier. Il est 5:30. Je suis toute excitée et en même temps j’ai peur. Je suis dans ma douche, ça se bouscule un peu dans ma tête mais mon corps reste serein. Il connaît le chemin. Il est 6h.

On descend dans le salon quand je suis arrêtée en haut de l’escalier par une contraction particulièrement corsée ! Je souffle. On décide d’appeler notre sage femme pour la prévenir. Je prends le téléphone pour faire style « je gère encore » mais je donne rapidement le téléphone à mon mari pour qu’il prenne le relais. Je ne peux plus rien faire d’autre que vivre mon accouchement.

À ce moment là je suis à quatre pattes sur le ballon dans le salon. La SF finit par rappeler sur mon portable. Mon mari décroche, il lui dit que le travail semble bien engagé. Une contraction arrive et la SF m’entend « respirer » à travers le téléphone et dit qu’il faut aller vite à l’hôpital. On se retrouve la bas.

Je sors pour monter dans la voiture, il est environ 7h. Une nouvelle contraction arrive, elle est d’une nouvelle intensité. On monte d’un niveau. Je demande à mon mari de m’appuyer sur le bas du dos. Il appuie pendant ma contraction et la, incroyable, soulagement immédiat !

Je m’installe à quatre pattes à l’arrière de la voiture, la tête enfouie dans mon coussin d’allaitement en guise de réconfort.
Ça fait mal !!! Ça me prend l’intégralité du bassin comme dans un étau. Je ne peux plus rien retenir. Je hurle des sons comme des râles sauvages ou des cris de douleur. Les quelques dernières minutes du trajet sont interminables. On arrive sur le parking de la maternité. Il est 7:15.

On sort de la voiture et une contraction me cloue sur place. Vite ! Il me faut les mains de mon mari sur mon dos. Il lâche toutes les affaires, appuie sur mon dos et la douleur devient supportable. Quelques mètres plus tard, nouvelle contraction. Mais que ça va être long d’aller jusqu’à la porte d’entrée de la maternité !!!

7:30 On arrive péniblement au Service maternité. Je suis inquiète, ma SF n’est pas encore la. J’ai besoin d’elle. Je guète derrière moi pendant tout ce trajet. Il faut qu’elle arrive !

Les sf de la maternité nous installent dans une salle de pré-travail. C’est une nuit chargée, toutes les salles sont prises y compris la salle nature. Mon mari a l’air déçu, moi je m’en fout. Je veux juste me poser quelque part. On rentre dans la salle. Je suis debout et je m’accroche solidement au pied du lit pour accueillir une nouvelle contraction. C’est puissant !!!

C’est étrange comme sensation. Quand la contraction arrive c’est tellement intense que mon corps crie tout seul. Ce n’est pas vraiment moi qui contrôle. Je crie parce que c’est ce dont mon corps a besoin.

Ma SF arrive enfin ! Soulagement intersidéral. Elle comprend à me voir que l’accouchement est imminent. Je crois que je suis la seule qui n’a toujours pas compris ou toujours pas réalisé !! Je lui demande de m’examiner et j’ai peur qu’elle me dise que je suis à 3cm… j’ai tellement mal que j’espère qu’elle me dise que je suis au moins à 7cm. Je m’allonge sur le lit… oh mon dieu la position allongée… de la torture !!! Je suis sur le côté et je m’entend gémir… verdict : dilatation complète et le bébé est déjà engagé dans le bassin. Elle me dit que ça va être rapide.

Ma SF se rend vite compte que je suis pas bien comme ça et elle m’aide à retrouver ma position initiale, debout, accrochée au pied du lit. Elle installe un tapis par terre, baisse la lumière et mon mari lance la playlist. Il me donne à boire avec une paille pour que je puisse rester dans la même position. La super astuce !

Les contractions s’enchaînent. Les mains de mon mari deviennent indispensables. Je savoure chaque pause entre deux contractions. Je n’appréhende pas celle d’après. Juste je profite de la sensation de ne pas avoir mal. Quand la contraction arrive elle m’étreint, me serre. Elle me fait basculer le bassin en avant. La première chose que j’ai envie de faire c’est pousser des cris graves ou parfois juste grogner que c’est insupportable. Mes mains se crispent autour de la barre du lit. J’ai l’impression que je pourrais la plier 💪🏼😂. Ma SF pose parfois délicatement une main sur mon point fermé de douleur à la fin d’une contraction. Ce geste simple m’apaise. Il est comme un rappel que la contraction est passée et qu’il est temps de se détendre et d’accueillir une pause.

Elle m’encourage à accompagner le mouvement vers le bas. Je suis morte de trouille. Je crois que je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. Les sensations sont trop fortes. J’ai peur du passage à travers le périnée. Cette sensation du bébé dans le bassin, c’est trop ! La SF me répète doucement “n’ai pas peur” comme si elle sentait que c’était là le seul obstacle qui se mettait en travers de ma route.

Je n’arrête pas de dire “je vais pas y arriver ! Je n’y arriverai jamais !”
Mon mari m’encourage. Il a confiance en moi.

Ma SF me dit que le bébé approche. Et elle m’invite à me rapprocher du sol. Je suis contente de pouvoir me mettre plus près du sol. Spontanément je me mets à quatre pattes sur le tapis la tête blottie dans le torse de mon mari et les pieds en appui sur les genoux de la SF qui est derrière moi.

Elle tient le monitoring sur mon ventre avec sa main. C’est elle qui s’adapte, pas moi.

Je sens que la fin approche !! Un moment de lucidité me surprend. Oh mon dieu ! C’est comme si d’un coup j’y voyais à nouveau clair à l’extérieur. J’ai les yeux grands ouverts. Je sors de mon état hors du temps. Je me sens alerte et bien présente ! Une contraction arrive. Un tsunami !! J’en peux plus, je rend les armes. Je supplie “aidez-moi” ! Je cherche désespérément une porte de sortie et je dis à mon mari “endormez moi et faites la sortir”. Je suis désespérée (la fameuse phase de désespérance porte bien son nom !). Il faut que ça s’arrête. Nouvelle contraction, ça brûle dans mon périnée, je sais que la fin approche. Je crie “faites la sortir !! Faites la sortir !!” Et La SF me dit “Mais c’est toi qui va la faire sortir.” 😅 Logique !!

Nouvelle pause. Nouvelle contraction et là, je suis littéralement propulsée en avant ! Je me retrouve la tête enfouie dans le torse de mon mari à pousser comme une malade avec une force que je ne me connaissais pas ! Mes pieds poussent aussi sur les genoux de La SF. Je suis étirée de toute part et je ne maîtrise plus rien. Je sens la tête qui passe les portes du périnée. Impressionnant comme sensation mais moins douloureux que ce que je pensais. Ça brûle surtout. J’envoie la main pour vérifier que c’est bien la puce ! C’est bien Ça ! Alors je continue de pousser de toutes mes forces.

La tête sort. Ouf !!! Quel soulagement ! La SF me dit que je dois pousser une dernière fois pour les épaules. Nouvelle contraction. La dernière. La douleur m’importe peu. Une nouvelle énergie remplit la pièce. Je pousse une dernière fois. Je sens la petite tourner et une épaule passer et ……………… entre mes jambes, je vois apparaître mon bébé qui nous rejoint dans un cri d’amour !

Il est 8:30. J’en reviens pas !!! C’était un vrai bébé !!! C’était bien réel !! La SF me la donne et l’amour que je ressens à ce moment là est d’une puissance inégalable. Je prends ma puce dans mes bras. Mon mari et la SF m’aident à me relever. On s’installe sur le lit. On est dans notre bulle.

Ma fille est toute paisible. Ça ne sera que 2h plus tard que la SF vérifiera en douceur que tout va bien pour elle. Un petit examen tout calme et sans geste invasif. Elle pèse 3kg et ne sera mesurée que quelques jours plus tard.

La SF m’examine assez rapidement pour libérer le placenta. Je suis soulagée qu’il sorte. Mon mari coupe le cordon qui a cessé de battre. J’ai juste des éraillures. Ça y est, mon ventre est vide mais mon cœur est plein !

Elle va au sein spontanément. Tout est parfait ! Au bout de 4h, on prépare notre retour à domicile. C’est comme ça que ça se passe avec un accouchement en plateau technique.

J’appréhendais ce retour précoce à la maison Mais finalement c’est que du bonheur. Je m’installe dans notre chambre qui restera notre bulle pendant les quelques jours qui suivront.

Quelle chance d’avoir pu vivre cette naissance naturelle. Je recommande le plateau technique à celles qui veulent un accouchement 100% physio tout en étant dans une maternité en cas de soucis.

Je souhaite à chacune d’entre vous la naissance de vos rêves 😘