À quoi peut-on comparer les douleurs des contractions ? C’est une des questions les plus posées sur Google et c’est compréhensible. Si c’est votre premier bébé ou si vous n’avez jamais accouché sans péri, vous ne savez pas trop à quoi vous attendre en terme d’intensité de douleur. Vous avez surement besoin de comparaisons concrètes pour vous préparer mentalement à votre accouchement. On fait le point dans cet article.

Même si chaque femme et chaque accouchement est unique, il est possible de prendre des points de comparaison pour décrire les contractions et aider les futures mamans à mieux se préparer.

Petit mémo sur les contractions :

Une contraction dure environ 60 secondes pendant la plus grande partie du travail.
Sur la fin du travail elles peuvent durer jusqu’à 90 secondes.
Entre deux contractions il y a un temps de pause sans aucune douleur.
Le temps de pause varie en fonction de l’avancée du travail.
Les pauses durent 10 minutes au départ (ou plus), puis 5 à 3 minutes pendant la phase active. À la fin de l’accouchement, ces temps de pauses durent 1 à 2 minutes. Mais les hormones sécrétées à ce moment là couplées à l’état de conscience modifié de la maman (qui perd la notion du temps) permettent de bien récupérer malgré le temps très court entre deux contractions.

A quoi ressemble la douleur des contractions selon leur position ?

Les contractions dans le ventre

Elles ressemblent à des douleurs de règles sauf qu’elles prennent tout le ventre. Au fur et à mesure de l’avancement du travail elles s’intensifient (voir plus loin dans l’article pour les différents niveau de douleur en fonction de la dilatation). C’est à dire que ça va “serrer le ventre” de plus en plus fort. Tout votre corps va se mobiliser autour de ces contractions. Vous allez probablement avoir besoin de vous suspendre, aux lianes ou au papa, pour soulager ces douleurs. N’oubliez pas de bien souffler ou de faire des sons graves pendant la contraction.

Les contractions dans le ventre sont les douleurs les plus supportables. Déjà parce qu’elles ressemblent vraiment aux douleurs de règle que la majorité des femmes connaissent bien. Les femmes qui n’ont jamais eu de douleurs pendant leurs règles peuvent comparer cette douleur à celle qu’on ressent quand l’intestin se contracte ou se dilate. Par exemple quand on a le ventre ballonné ou très envie d’aller aux toilettes.

Les contractions dans le dos

Elles ressemblent à des douleurs lombaires. Et elle se situent souvent dans la région des reins. D’ailleurs on dit aussi que ces contractions sont dans les reins. Elles s’intensifient à mesure du travail et augmente comme un énorme mal de dos. Vous allez probablement avoir besoin de vous pencher en avant pour soulager le dos. les positions avec le ventre dans le vide sont les plus aidante quand on a des contractions dans le dos. N’hésitez pas à vous appuyer contre un mur, contre votre ballon, un dossier de chaise, etc. La position à quatre pattes est recommandée aussi dans ces cas là. Elles soulagent la maman et permettent au bébé d’effectuer une rotation qui peut ramener les contractions dans le ventre. Le bain chaud aide bien aussi !

Les contractions dans le dos sont réputées pour être les plus douloureuses. Souvent redoutées par les mamans, elles augmentent rapidement en intensité pendant le travail. Elles sont ressenties comme plus douloureuses car elles “jouent” sur la structure osseuse et leur localisation est moins “logique” mentalement parlant. Elles ressemblent à un énorme lumbago par intermittence. Car rappelons nous qu’elles ne durent que 60 secondes en tout, jusqu’à la prochaine.

Le pire ennemi des mamans qui ont des contractions dans les reins : la position allongée ! C’est carrément de la torture. Alors si c’est votre cas et que vous souhaitez accoucher sans péridurale, restez mobile à tout prix.

Les contractions dans le bassin

Elles ressemblent à la sensation d’avoir le bassin serré dans un étau. Il s’agit vraiment d’une sensation de constriction. Comme si quelqu’un vous serrait très fort les os du bassin. Elles rayonnent souvent sur le haut des cuisses et donnent des douleurs plus osseuses que musculaires. Contrairement aux contractions dans le ventre ou dans le dos, où les douleurs sont connues, les sensations des contractions dans le bassin n’ont surement jamais été ressenties. Mais l’image de l’étau devrait vous donner un aperçu de la sensation.

Pour soulager ces douleurs, basculez vous en avant avec les genoux fléchis. Il faut garder de la souplesse et de la mobilité dans le bassin à tout prix. La position des genoux en chasse neige permet aussi d’ouvrir le bassin et de soulager ces douleurs au moment le plus intense.

Les contractions dans les fesses

Elles sont rarement ressenties en début de travail. Souvent les contractions dans les fesses annoncent la descente et l’engagement du bébé dans le bassin. Elles ressemble à une énorme envie d’aller à la selle. Certaines mamans parlent de la sensation d’un boulet dans les fesses. Plutôt inattendue et impressionnante, cette sensation est vraiment le signe que l’accouchement est fini et que bébé va bientôt passer les portes du périnée.

Pour la soulager, il faut se détendre au maximum et ne pas hésiter à souffler le bébé pour l’accompagner vers la naissance. Même si ça y ressemble, cette sensation n’est pas le signe que vous allez faire caca devant tout le monde. Une fois cette appréhension balayée par la sage femme, les mamans se permettent de pousser et ressentent un soulagement énorme.

A quoi ressemble la douleur des contractions en fonction du stade du travail ?

En pré travail

Si elles ne sont pas douloureuses, les contractions ressemblent à une crampe au niveau du ventre. Le ventre devient tout dur. Cette sensation peut s’accompagner de légers fourmillements. Le ventre se moule au bébé et prend une forme étrange. Il est dur de partout et se détend quelques instants plus tard.

Si elles sont douloureuses, elles ressemblent à des douleurs de règles plutôt légères. Ces contractions de pré travail prennent tout le ventre et sont un peu inconfortable. Vous les sentez mais à ce stade, vous ne pouvez pas vraiment les qualifier de douloureuses. Juste inconfortables.

En travail actif (de 0 à 5 de dilatation)

Les contractions deviennent plus intenses et plus régulières. En terme de douleur, elles ressemble à de grosses douleurs de règles (surtout si elles sont dans le ventre). Elles commencent à être douloureuses. A ce stade, vous ressentirez plus que de l’inconfort. Mais la douleur est encore en “terrain connu”. Dans votre vie vous avez probablement ressenti cette intensité de douleur : cycle particulièrement douloureux, gastro, lumbago, etc.

Ces contractions vous demandent peut-être de souffler, rarement de vocaliser. Ce n’est pas encore très intense. Laissez votre corps s’habituer au rythme et aux sensations. C’est le moment de l’accouchement où la maman ressent la satisfaction de “j’ai mal mais je gère” ! Et ça fait du bien 🙂

En travail actif (de 5 à 8 de dilatation)

On passe aux choses sérieuses. La femme passe un cap à ce stade du travail. Sous l’effet des hormones, elle bascule dans un état de conscience modifié. On dit qu’elle passe de l’autre côté du voile. Du coup, les sensations sont ressenties de manière différentes que dans un état de veille classique. Ce qui serait insupportable en temps normal devient acceptable et accepté.

Les contractions sont beaucoup plus rapprochées. Les choses s’accélèrent. Elles commencent à mobiliser tout le corps. Même si elles sont beaucoup plus intenses dans une partie de votre corps (ventre, dos, bassin, fesses), vous pouvez avoir la sensation que tout votre corps se contracte. Vos poings se serrent et vos orteils se replient peut-être. Vous pouvez ressentir le besoin de vocaliser vos contractions. C’est le moment où le son aide. où il donne de la force et de la puissance.

Même si vous avez mal, cette phase est encore gérable, à condition d’être dans votre bulle ET de rester mobile. Sans cette bulle ou en position allongée, la douleur est déjà insupportable.

LE SAVIEZ-VOUS ? À partir de 5 de dilatation, le bain ne risque plus d’arrêter le travail. Avant ce stade, le bain peut ralentir voire stopper les contractions et faire stagner le travail.

En travail actif (de 8 à l’engagement du bébé)

En terme de douleur, on quitte le connu. Les contractions deviennent très intenses. Il est même difficile de décrire l’intensité de cette douleur tant elle est différente de ce qu’on connait habituellement. Tout le corps est mobilisé. Vos limites sont dépassées. Mais comme une marathonienne, vous êtes lancée et ça serait dommage de vous arrêter maintenant.

C’est maintenant que votre motivation et votre conviction vont prendre le relai et vont vous permettre de tenir. C’est aussi le moment où vous aurez le plus besoin du soutien de votre sage femme et/ou de votre compagnon.

Quand la contraction arrive, vous serez contraction. Toute entière. Totalement absorbée. Impossible à ce stade de ne pas “faire un” avec ce qui se passe. Vous ne pourrez plus aller contre. Il faudra aller “avec”. Le self-control a disparu à ce stade. Votre corps passe en pilote automatique, il vous guide vers la naissance. À ce stade, vous êtes une guerrière. Et vous donnez tout ce que vous avez.

La phase de poussée

Quand le bébé arrive aux portes du périnée, la sensation est extrêmement intense surtout parce qu’elle est extrêmement inconnue. Jamais de votre vie vous n’avez ressenti une pareille force venant de l’intérieur de vous. Pourtant votre bébé est bien là et ça pousse. Ca se fait tout seul d’ailleurs et c’est bien plus fort que vous.

Certaines femmes racontent que la sensation du bébé dans leur vagin a été très douloureuse et intense. A la limite du supportable. D’autres racontent que le fait de pousser a été un immense soulagement, quasi indolore. La majorité des mamans s’accordent à dire qu’elles ont ressenti une sensation de brulure au passage de la tête du bébé (cercle de feu). Et la majorité en parle comme une sensation surprenante plus que douloureuse.

Une fois que la tête est passée, c’est fini ! Le passage des épaules et du corps se fait sans douleur. Les femmes disent souvent dans leur récit qu’une fois la tête passée, le bébé a glissé jusqu’à elles. L’image parle d’elle même.

La délivrance

La sortie du placenta se fait dans la majorité des cas sans aucune douleur. Certaines maman trouvent même ça agréable comme sensation. Si le placenta est délicatement tracté à l’aide du cordon et qu’il se décolle parfaitement, cette étape de la naissance est une formalité 😉

Les déchirures

La suture des déchirures ou d’une éventuelle épisiotomie est loin d’être une partie de plaisir. Grâce à une anesthésie locale (et surtout grâce à votre bébé qui aura toute votre attention), la sensation douloureuse des points sera un peu amoindrie. Ce qui est le plus dur c’est qu’à ce stade, la maman en a marre et veut qu’on la laisse tranquille, surtout à cet endroit là !

Le premier pipi après l’accouchement est aussi un grand moment de **** ! N’hésitez pas à aller sous la douche pour rincer avec l’eau l’acidité de l’urine sur les plaies.

Les tranchées

À quoi ressemble la douleur des contractions post-accouchement ? Les tranchées arrivent juste après la délivrance et permettent à l’utérus de reprendre petit à petit sa taille normale. Ces contractions ressemblent à des bonnes grosses douleurs de règles. Elles sont désagréables mais carrément minimes à côté des contractions du travail. Encore une fois, l’effet “j’en ai marre d’avoir mal à cet endroit là” joue plus sur le moral que la douleur réellement. N’hésitez pas à prendre du paracétamol. C’est compatible avec l’allaitement si c’est votre choix.

LE SAVIEZ-VOUS ? Les tranchées sont plus douloureuses si vous avez eu plusieurs enfants. La douleur des tranchées augmente avec le nombre d’enfants car l’utérus doit beaucoup plus travailler pour retrouver sa taille à mesure qu’il est distendu  par les grossesses.

 

Toutes les astuces pour gérer la douleur des contractions sont dans cet article : Même pas mal ! Comment gérer la douleur des contractions ?

Pour en savoir plus sur les différents types de contractions : Les différents types de contractions