Il y a 1 an et quelques jours, nous avons vécu l’événement le plus beau de notre vie, la naissance de notre petite fille Adèle !

Nathalie et sa compagne, récit d’un accouchement en cocoonfinement.

4h du matin je sens comme une cascade chaude entre mes cuisses, je me réveille, je réveille ma compagne en lui disant que je perd les eaux. La nuit a été courte, je n’ai pas trouvé le sommeil avant 2h du mat mais au fond de moi je sens l’excitation de la rencontre avec notre petite fille. Je me prépare déjà à l’accompagnement de sa venue au monde, je me met en condition mentalement contre la douleur; j’ai un but ” un sans péri”. Je veux me prouver que j’en suis capable et gagner confiance en moi, je veux ressentir au plus profond de mes tripes cet instinct animal de louve, et surtout je veux être en communion avec ce petit être pour l’aider au mieux dans sa venue au monde et qu’elle se fasse le plus en douceur possible. J’appelle la maternité pour leur dire que je viens de perdre les eaux et leur demander si on peut commencer le travail à la maison aux vue des mesures mises en place avec le covid. La sage femme me dit que non que c’est un premier que ça prendra entre 12 et 24h surtout que je n’ai pas de contractions. Elle me dit mais prenez votre temps préparer vos affaires mais venez on vous attend. Avec mon amoureuse nous prenons chacune une douche, on prépare les affaires et on brasse beaucoup de vent en même temps. Je ressent des petites contractions, voiture chargée,
départ pour la maternité 4h45, efficaces les filles. 30 min plus tard urgence maternité Jules Vernes nous sommes accueillis par une sage femme monitoring, les contractions sont déjà assez fortes mais pas vraiment régulières je suis dilatée à 2. Nous restons dans cette petite salle 1h et elle nous propose d’aller dans ma chambre pour continuer le travail, nous y allons, la chambre me paraît loin, les contractions se font un peu plus douloureuses plus régulières aussi. 6h15 nous découvrons la chambre, mon confinement de quelques jours, mon amoureuse peut se faire une idée d’où je serait avec notre fille dans les premiers jours de sa vie alors qu’elle ne sera pas là, ça l’a rassure mais ça lui fend le cœur en voyant la banquette sur laquelle elle aurait dû passer ses nuits et partager avec nous ces précieux premiers moments de vie. Mais mon travail nous ramène à la réalité j’ai de plus en plus mal je prend le ballon, je grimpe sur le lit, ma chérie me masse, je me met debout les contractions s’accélèrent je ferme les yeux je respire je vois la vague, j’entends la mer…Nous ne resterons finalement que 30min dans la chambre avant de demander d’aller en salle de naissance. Je me lève je marche ça appuie en bas ça tourne dans le bas de mon dos j’ai les contractions dans le dos! Salle de naissance, nous sommes accueillies par Elise la sage femme qui vient de prendre sa garde, elle est pleine d’entrain prête à attaquer sa nouvelle journée je ne vois que son regard elle porte un masque je me sent bien en confiance, ma chérie aussi. Elle m’examine de nouveau je suis a 3-4 de dilatation et toujours cette roue dans mon dos, au monitoring je vois des contractions à 60-70, le cœur de la puce bat bien entre 120 et 150 battements puis parfois des contractions à plus de 80. Elise nous propose de mettre de la musique nous déguenons notre clé USB, s’installe alors un doux son dans cette salle où notre vie va changer pour toujours, un peu de chez nous ici… Je me lève, me met sur le ballon, j’ai mal, je respire, ma douce est là bienveillante elle me guide dans les respirations quand les contractions sont là elle pose ses mains dans mon dos pour me soulager nous essayons de trouver ensemble les points parfaits, je sent que les choses s’accélèrent on appelle! Elise refait un examen finalement la poche n’était pas rompue totalement elle me propose de me l’a percer en sachant que ça peut accélérer le travail et comme je suis à 5 me propose un bain chaud aux huiles je réfléchis et j’accepte. Je ressent un mélange de craintes de ressentir des douleurs plus fortes mais aussi let d’envie de me rapprocher un peu plus de ma fille. Le soleil se lève, une douce lumière inonde la pièce je tiens dans ma main un sachet de lavande qui me rappelle mon enfance, l’odeur de nos armoire l’odeur de mon cocon de toute petite à moi que je reproduit avec ma fille c’est drôle un peu de ma mère avec moi surement. Elise me pose de l’acupuncture pour faire passer les contractions devant. Le bain sent bon je me glisse dans cette eau chaude mais mes contractions sont de plus en plus douloureuses je ne trouves plus beaucoup de repit je passe le plus clair de mon temps les yeux fermés à me concentrer, ma respiration est désorganisée, un fond de musique, les mots vagues de ma chérie auxquels je me raccroche quand la douleur se fait insupportable. Elise m’éxamine dans le bain une première fois, je suis à 7 toujours mal dans le dos elle me dit que la petite doit regarder vers le haut me dit de me mettre un maximum à 4 pattes pour essayer de la faire changer de position, j’exécute je me met à quatres pattes, j’ai si mal, je crois mourir parfois, je veux sortir du bain il ne me soulage pas, j’ai peur de la sortie, de ce poid entre mes jambes, dans mon vagin, dans mes fesses. J’ai contractions sur contractions ma chérie m’aide à sortir je vais m’allonger je sent que ça vient, trop de douleurs, trop de contractions, trop d’envies de pousser, on appelle, Elise arrive je suis à dilation complète il est temps, je sais que c’est une question de minutes, j’ai envie de pousser, mais j’ai peur aussi. Virginie l’auxiliaire de puériculture nous rejoins. Ca y est nous sommes là toutes les quatres, mon coeur bat si fort, il se joue dans cette pièce un destin de femmes, la magie de l’enfantement, un lâcher prise ou tout est permis pour soulagé cette envie de mettre au monde, cette force venue du fin fond du monde au delà de tout depuis que les hommes existe est là au creux de moi : je vais donner la vie ! Et me voilà lancée dans une course d’une heure de poussées interminables, encouragées par ma femme et ces 2 inconnues masquées le regard plein de compassion, qui deviennent des plus intimes en une fraction de seconde, je pousse, je râle dans un grognement sourd, je crie, le masque me gène, me donne chaud mais je n’ai pas le choix mon amoureuse le lève pour que je puisse respirer en dehors, parfois elle me rafraîchit de brume, elle m’encourage j’aperçois son visage entre 2 contractions que je l’aime elle est ma force, c’est très dur mais je vais y arriver, j’en suis capable, j’y suis presque je visualise la tête de mon bébé à l’entrée de mon vagin quand toutes les 3 me dise elle est là on l’a vois allez y poussez!!! Et là près 1h, dans une ultime poussée alors que mon corps est à bout de souffle, la tête sort, ma femme attrape ce petit corps tout glissant, elle est la première à la toucher des larmes plein les yeux elle est maman! Elle me pose notre petit amour sur le ventre elle est toute chaude, elle ouvre ses yeux me regarde et ce 18avril 2020 à 11h29 mon enfant, ma toute petite tu as fais de moi, une femme, une mère, et en une seconde tu m’as ouvert les portes de l’Amour Inconditionnel. Entre mon bébé et moi il reste un lien physique le cordon, j’ai demander à Elise de ne pas le couper mais d’attendre que le battement s’arrête de lui même, doucement se fut le cas mon amoureuse le coupa alors et pour la première fois depuis 9 mois notre petite fille vola de ses propres ailes. 8ans que nous rêvions de toi mon amour et tu es là! Nous sommes mamans, nous sommes une famille ici maintenant et pour toujours!
Ma compagne a dû partir 4 heures après la naissance pour nous retrouver 4 jours plus tard. Je vous laisse imaginer le déchirement que nous avons ressenti, les larmes et le sentiment d’injustice face à ce covid qui nous a volés ces précieux jours.
Mais nous sommes sorties plus fortes toutes les 3 appréciant chaque instant comme un précieux trésor.