Bonjour à toutes et à tous. Je m’appelle Clotilde et je suis la maman d’un charmant petit Louis depuis le 06 juin 2025. J’aimerais pouvoir, grâce à mon témoignage, conforter les femmes qui souhaitent accoucher de manière naturelle.
Depuis toute petite, comme beaucoup de française j’ai entendu que l’accouchement serait “l’épreuve la plus douloureuse que j’aurais à subir en temps que femme”. Je vous passe les récits traumatisants de ma maîtresse de CM1, de mes amies et collègues et de tous les papas choqués par l’accouchement de leur compagne… Ma maman quant a elle m’a toujours raconté ma naissance avec la fameuse anecdote de la péridurale tant attendue qui ne viendra jamais. Je me souviens encore de ma question :
“Qu’est ce que c’est ?
-C’est comme un médicament pour avoir moins mal.
-Donc si tu l’as, tu n’as pas mal ?
-Ah si, tu as mal quand même.” Mon esprit de petite fille ne comprend pas. Pourquoi prendre un médicament pour ne pas avoir mal si nous avons mal tout de même ? Et ma maman m’avait mise au monde sans, n’est ce pas ? Sans le savoir, elle m’a offert un cadeau inestimable. Le pouvoir de croire en mon corps de femme.
Les années passent et je me renseigne, écoute les témoignages, lis sur le sujet.
Je me passionne pour l’accouchement physiologique, m’interroge sur cette “péridurale miracle” qui fait tout de même souffrir les femmes.Toujours très discrètement car dans l’esprit commun, se renseigner sur l’accouchement signifie “accouchement imminent”. Et bien-sûr, on pense qu’une femme n’ayant jamais accouché n’est pas légitime d’avoir un avis sur la question…
Plus que décidée, avant même d’avoir un réel desir d’enfant, je savais déjà que je ferais sans. Mon mari a du supporter d’innombrables “ah tu vois, elle a accouché avec péri et ça s’est pas bien passé pour autant” !
Et un beau jour, ce fameux désir d’enfant grandit au sein de notre couple.
J’arrête ma pilule et nous décidons de laisser faire la nature. Malgré tout je reste impatiente et fais un test de grossesse le premier mois : positif ! Nous n’en croyons pas nos yeux, ça y est le projet est lancé… Ma grossesse se passe bien, je suis si heureuse que j’oublie (presque) la rétention d’eau, les douleurs ligamentaires, les impatiences dans les jambes… Je continue la marche a pied, le yoga, je trouve une super kiné qui m’aide à préparer mon corps à la naissance.
Bien entendu, le sujet “accouchement” était essentiel pour moi dès le départ. Nous avions emménagé dans la région depuis peu et fidèle à moi-même j’avais déjà regardé les avis des maternités du coin et fait mon petit comparatif. Et comme un déclic je pensa alors “et pourquoi pas accoucher à la maison ?”. Je savais que cela était monnaie courante chez certains de nos voisins européens mais très compliqué en France. Et, miracle, une sage femme le propose près de chez moi.
Repartie en investigation, je questionne encore les femmes autour de moi. Discrètement, l’air de rien…
J’entends bien souvent cette formulation “Comme un accouchement…” quand je demande aux mamans de maternité comment s’est passée la naissance de leur bout de chou. Alors que les mamans d’AAD (accouchement à domicile) emploient des termes comme “magique, merveilleux, on a adoré”.
Ma décision était prise. Je ne vais pas mentir, il y a eu des moments de doute. Mon mari a eu ses inquiétudes et moi les miennes. Mais je sentais que je pouvais avoir confiance en mon corps. Je savais au plus profond de moi que mon corps et mon bébé sauraient quoi faire.
Et vous savez quoi ? Ça a été magique ! Et merveilleux. Et on a adoré la naissance de notre enfant !
Louis est né coiffé (jusqu’aux fesses!) à 9h29. Je ressentais des douleurs dans le bas du dos depuis 22h la veille. Je réveille mon mari à 2h sentant que l’accouchement commencait à se confirmer et il a appelé notre sage-femme vers 4h du matin, une fois que je ressentais le besoin de sa présence.
La magie de la physiologie est “l’état de conscience modifiée”. Dans ma bulle, je n’ai absolument pas vu le temps passer. Lors du réflexe de poussée j’ai même dit “mais en fait ça fait pas mal !”. Sur le moment je le pensais vraiment ! Honnêtement, quand la tête a tiré sur le périnée, j’ai regretté ma remarque, car oui, ça tire. Je me souviens de 3 contractions très douloureuses. Et juste après la sortie de mon bébé, sensation intense mais pas insupportable.
Soyons sincères : jamais je n’aurais pu accoucher sans péridurale dans la position couchée. Il est primordial d’accoucher dans une position qui nous vient naturellement, sur le moment. Pour ma part j’étais a quatre pattes, les bras sur mon ballon de grossesse. Il est également primordial d’avoir un(e) conjoint(e) investi(e). Car son rôle sera de vous accompagner, vous épauler, vous encourager et rester positif en toute circonstance. La naissance se vit en couple !
Pour finir il est essentiel d’etre entourée d’une équipe médicale bienveillante et formée à la physiologie. Des sages-femmes qui acceptent le fait d’etre en retrait pour que nous puissions rester dans notre “monde” afin de lâcher prise et de laisser notre corps travailler pour nous.
Bien entendu un accouchement à domicile est un choix particulier. Peu de femmes veulent ou peuvent se permettre d’y avoir recours car il faut cocher toutes les cases (sage-femme formée à proximité, grossesse sans complications…). Mais un accouchement physiologique est possible pour la plus grande majorité des femmes ! Même si c’est notre premier accouchement. Même si on est petite en taille – je fais moi même 1.55m ! Même si “ça fait mal tu sais, la péridurale c’est quand même fait pour éviter de souffrir”.
Le choix de l’accouchement physiologique est l’une des plus belles décisions que j’ai pu prendre. J’ai été bluffée par la puissance du corps humain, époustouflée par la douceur de ce moment complètement hors du temps.
Alors si vous voulez accoucher sans péridurale, foncez !!
PS : Pour toutes celles qui veulent en savoir plus sur l’accouchement physiologique je recommande les 3 tomes “la naissance en BD” de Lucile Gomez ainsi que “HypnoNaissance : la méthode Mongan” de Marie F. Mongan
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