Accouchement volé. Naissance beaucoup trop médicalisée. Traumatismes physiques et psychiques. Combien sont-elles a regretter d’avoir craqué pour la péri ? Si elles avaient su qu’à partir de là tout irait de travers, elles auraient fait un choix différent.
Jusqu’ici, tout se passait bien. Les contractions étaient gérables. Puis il y a eu ces propositions : “on peut percer la pocher des eaux pour accélérer le travail”, “on va passer en salle de naissance, suivez-moi”, “on va vous injecter de l’ocytocine pour intensifier les contractions”, “si vous voulez la péri c’est maintenant, après ça sera trop tard”, etc. À partir de ce moment là, le travail est devenu ingérable. Il y a de quoi sérieusement perdre pied. Alors la péri arrive comme un refuge, une bénédiction, une sauveuse. Grâce à elle, la femme peut faire face à ce qui a été perturbé, provoqué, accéléré.
Beaucoup de femmes vivent avec des regrets et se disent que si elles avaient su, elles n’aurait pas pris la péri … Si elles avaient su quoi exactement ?
Si j’avais su que rompre la poche des eaux artificiellement était une erreur, j’aurais refusé ce geste !
La poche des eaux sert à protéger votre bébé tout au long du travail. Elle est aussi utile pour “absorber” l’intensité des contractions. Une contraction avec ou sans la poche des eaux n’a rien à voir ! Quand elle se rompt naturellement, c’est que c’est le bon moment pour aider bébé à glisser vers la naissance. Mais quand elle est rompue artificiellement, elle rend le travail très douloureux inutilement. La femme n’est pas prête pour cette montée violente en intensité. Le corps de la femme n’est pas prêt à recevoir cette décharge de douleur. C’est le moment où la femme perd pied, alors qu’elle gérait super bien jusque là.
Devant ce choc et cette nouvelle intensité, la femme supplie qu’on lui pose une péridurale et voit s’envoler son projet de naissance physio. Si elle avait su, elle aurait refusé ce geste, qui n’a aucune utilité médicale dans 99% des cas. C’est une pratique qui a un seul but : accélérer votre travail. Mais pour quelles raisons exactement ? Libérer votre chambre plus vite ? Permettre aux équipe de passer à l’accouchement suivant ? Votre bébé a besoin de temps pour naître. N’intervenez pas dans le processus et tout ira bien.
Si j’avais su que le travail pouvait s’accélérer d’un coup, j’aurais tenu bon jusqu’au bout !
Ces témoignages sont trop courants malheureusement. Des mamans racontent que les contractions devenaient de plus en plus intenses. Elles avaient besoin d’être concentrées sur leur respiration ou sur les sons graves pour encaisser la douleur. Puis, elles ont demandé un toucher vaginal à la sage femme pour vérifier “à combien elles en étaient”… Et là c’est le drame, la sage femme annonce un 3, col postérieur. La sentence tombe. Et le réflexe de la maman est simple : “si je douille à ce point là alors que je ne suis qu’à 3… je ne pourrais jamais accoucher sans péri !”
Ça y est. Envolé le rêve d’accoucher naturellement. La péri est posée dans la 1/2 heure. Et qu’est ce qui se passe ? Souvent, très souvent même, les mamans racontent que pendant que l’anesthésiste leur posait la péri elles ont senti pousser. La tête était déjà là. Et dans les 10 minutes qui suivaient, elles avaient leur bébé dans les bras.
C’est très fréquent que le travail accélère d’un coup (voir article sur les pauses et les accélérations pendant le travail). La dilatation que mesure les sages femmes est un indicateur mais cela ne doit pas déterminer vos choix, quand tout se passe bien. D’ailleurs, dans les accouchements en plateau technique, en maison de naissance ou à domicile, il n’est pas rare qu’aucun TV ne soit pratiqué sur la maman. La sage femme qui connaît la physiologie est capable de suivre un accouchement à l’oreille 😉
Si j’avais su que c’était la phase de désespérance, j’aurais refusé la péri !
C’est le moment le plus critique de l’accouchement physiologique. La phase de désespérance intervient à la fin du travail quand la naissance est toute proche. Elle est 100% naturelle. Parce qu’elle est provoquée par une décharge d’adrénaline qui aide la mère et l’enfant à rassembler leurs forces juste avant la poussée.
Comment elle se manifeste pour la maman qui est en train d’accoucher ? C’est simple, c’est le moment où rien ne va plus ! La maman se met à dire : “je ne vais pas y arriver”, “aidez-moi”, “ouvrez-moi le bide”, “faites-le sortir”, “je vais mourir”, “continuez sans moi” “donnez moi la périduraaaaaaale” et des gros mots qui sont réservés uniquement à ce moment si “magique” 😉
Il suffit d’une phrase, d’un geste pour que la maman traverse cette phase. Derrière, les poussées réflexes vont commencer et son bébé sera bientôt dans ses bras. Si la maman connaît l’existence de cette phase, que le papa est briefé également et que la sage femme est à l’aise avec la physio, tout va bien se passer. Le papa pourra dire “tu gères comme une cheffe, tu y es presque, bébé arrive”. La sage femme pourra confirmer que dans quelques minutes bébé sera la. C’est bientôt fini.
Aussi simple que ça, quand on sait à quoi s’attendre. Sinon, ça peut virer mal… La péri est posée et la femme accouche dans la 1/2 heure qui suit (dommage… c’était la dernière ligne droite !), dans le meilleur des cas. Dans les cas moins drôles, la péri est posée, le travail est ralenti, les sensations sont coupées, la femme pousse laborieusement et l’équipe peut avoir recours aux instruments pour faciliter la naissance. Trop dommage quand on sait qu’il suffisait de quelques encouragements pour traverser la ligne d’arrivée !
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