Voilà comment j’en suis arrivée là :
J’ai accouché de mon premier enfant à 33 SA. Et je dois l’avouer, je n’étais pas du tout préparée. Déjà parce que le travail s’est déclenché trop tôt. Et aussi parce que je pensais que la naissance était quelque chose de facile et d’évident.
Comme beaucoup de mamans, je me suis dit : “la péri existe et c’est tant mieux. Mais si j’arrive à faire sans, ça serait super”. C’est donc en mode “je verrais bien” que je suis arrivée à la maternité avec mes contractions.
Ah, j’ai bien vu ! Même si l’équipe a été super et très douce, la péri était sur toutes les lèvres. Surtout dans le cas d’un préma. Il ne fallait pas prendre de risque… Quand j’ai commencé à douiller sérieusement, j’ai eu droit à la fameuse phrase : “si vous voulez la péri c’est maintenant. Après il sera trop tard.”
Ce à quoi j’ai répondu : “ça va faire beaucoup plus mal que ça ?”
Alors la sage-femme m’a dit un vague “mouaif, ça devrait être un peu plus intense… mais c’est mieux de la faire maintenant”
Bref, je ne savais pas à quoi m’attendre. Est-ce que ça allait être beaucoup plus douloureux ? Alors devant cette méconnaissance, comme le ferait n’importe qui, j’ai choisi la sécurité. J’ai donc pris la péri.
Mon histoire est plutôt sympa dans son genre, parce que la péri a été bien posée et que je n’ai pas eu de séquelles ni de suites pénibles. Mais j’ai perdu la beauté de mon accouchement.
Je ressemblais à un sapin de noël défraichi avec ma perf, ma péri, mon monito, ma blouse et ma charlotte chirurgicale. On m’a installé. On m’a dit quand et comment pousser. Bref, on a pris le relais. Et les sages femmes de garde ont fait mon accouchement…
Juste après, je vous passe les moments franchement flippants de la néonat et l’hospitalisation d’un mois en unité kangourou… J’ai mis 5 ans à m’en remettre (m’en suis-je vraiment remise ?). J’étais morte de trouille à l’idée de revivre pareil traumatisme.
Et 5 ans plus tard, on se décide enfin et j’attends notre 2ème bébé. Super nouvelle ! Et dès le départ, sa naissance sonne comme une évidence. Je suis convaincue, au plus profond, que je ne veux RIEN de médical pour la grossesse et pour l’accouchement.
Alors je me renseigne. Je fouille. Je cherche. Pas évident de trouver les bonnes infos. J’opte pour le suivi global uniquement réalisé par des sages femmes et pour l’accouchement en plateau technique. J’ai beaucoup de chance, il y en a plusieurs à côté de chez moi.
Je prie intérieurement pour que la grossesse se passe au mieux, car je sais qu’au moindre pépin je serais expédiée direct dans le circuit médical classique… Mais je crois que mon souhait a été entendu. La grossesse se déroule à merveille. J’ai une sage femme qui me fait les échographies et les sages femmes libérales du plateau technique qui me suivent tous les mois.
Mon mari me suit dans mon projet. Au fond de moi, je voudrais accoucher à la maison mais je flippe quand même un peu. Donc le plateau technique semble la solution idéale.
Je me prépare à la naissance tout au long de ma grossesse. Méthodes naturelles, yoga, kinesio pour le corps. Lâcher prise et travail sur les peurs pour l’esprit. Mais avant tout, je lis un nombre incalculable de récits de naissance et je dévore quelques livres vraiment magiques sur la naissance naturelle.
C’est un long processus. Et chaque étape a été utile. Et me voila fin prête pour la grande aventure. Cette fois-ci, je n’y suis pas allée en touriste. Je n’ai plus qu’à croiser les doigts que la nature m’offre la naissance de mes rêves. Car je sais que dans un accouchement physio, la nature est plus forte que vous et qu’il faut la laisser faire en collaborant très humblement.
Le jour de la naissance, ou plutôt la nuit, le travail se met en route spontanément (1ère victoire). Le travail a été intense, très intense même. Les 4h30 les plus incroyables de ma vie. Mais je l’ai fait ! J’ai accouché le plus naturellement du monde de ma fille. Si c’était à refaire je recommencerais demain !
Il y a eu un avant et un après. Je n’ai plus jamais été la même. Je me suis découverte animale, sauvage, libre mais aussi shootée aux hormones, en état de transe hypnotique, remplie d’amour, désinhibée et parfois effrayée, alerte ou découragée. Tout était si fort. J’étais comme traversée par quelque chose de plus grand que moi. Mon corps était en pilote automatique en quelque sorte. Le mental était débranché. J’ai vécu une expérience initiatique.
C’est aussi une fierté personnelle d’y être arrivée. Mais il faut dire également que j’ai été très bien accompagnée par mon époux et par ma sage femme.
Et la grande différence avec l’accouchement médicalisé : j’ai créé un lien instantané avec mon bébé. Quand on laisse faire la nature, l’amour est vraiment la clé.
Cette expérience m’a littéralement transformé. Et ça a été le début d’une passion pour un sujet si vaste qu’il m’a demandé des mois de recherches. Car ces précieuses informations ne se trouvent pas facilement. Elles sont cachées dans les récits de milliers de femmes qui empruntent le chemin de la naissance naturelle.
J’ai voulu partager avec les autres mamans tous les conseils et les astuces tellement utiles quand on veut accoucher sans péri ! Car c’est précisément grâce à ces connaissances, transmises de femme à femme, que j’ai pu réussir mon projet de naissance sans péri comme de nombreuses autres mamans.
Je vous souhaite une très belle grossesse et une magnifique naissance à toutes !